Au cours d’une belle randonnée, j’ai croisé plusieurs chemins : quelques détours autour de la sociologie, des sentiers de traverses où j’ai pu m’animer et valoriser nos paysages, puis je suis partie sur la route de l’entreprenariat, tout en apprenant la comptabilité et la gouvernance partagée au sein d’une Scop.
Je me suis forgée de ces différents horizons, et de ces rencontres, mais aussi avec ce temps qui est étroitement lié à la marche.
Et finalement, sur mon chemin, j’ai (re)trouvé de la terre.
Je m’épanouis désormais auprès d’elle ! Dans mon atelier, je la tourne, je la transforme pour devenir un bel objet.
A l’aube de mes 40 ans, 1 an après avoir validé un CAP en tournage à l’Atelier des Arts Céramiques de Tours, je m’installe en tant que céramiste dans ma maison de terre et de paille, à Montpollin, au nord-est du Maine et Loire (49).
Et maintenant ? Je chemine toujours
Comme bon nombre de céramistes, j’expérimente, je trouve et je recherche : l’expérience est infinie, pour trouver mes lignes, mes couleurs, mes textures …
Les Arts de la table sont mon objectif premier : j’aime le fonctionnel, l’usuel. Je recherche une émotion : par la couleur, par le toucher, par la texture, par les oppositions et leur rencontre : comme le satiné d’un émail et la rugosité d’un craquelé, comme la rencontre de 2 couleurs pour former un nacré. C’est un appel aux sens et à une histoire. Sur mes pièces, je laisse des traces d’outils, empreintes d’une personne qui façonne.
J’ai voulu privilégier des argiles locales en utilisant des terres de briqueterie.Ces recherches sont longues : l’expérimentation continue…. Je travaille parfois ces terres en décors d’engobage extérieur ; et je fonctionne avec des argiles issues de carrières françaises comme le grès de Saint Amand. Les émaux sont de ma composition. La magie opère avec la cuisson … Au défournement : les couleurs apparaissent ! Et elles m’amènent vers de nouvelles recherches, de nouveaux chemins !